Le temps de Kenza (zman kenza ) : un film de Daoud wlad sayed زمان كنزة
La belle époque, celle où enfants et petits-fils rendaient régulièrement visite et venaient s’enquérir de la santé des parents, passer des longues journées ensemble autour d’un thé, se racontaient des petites histoires… serait-elle révolue ? Pour Kenza, une veuve de 60 ans, il n’y a pas de doute.
Au prétexte que leurs préoccupations quotidiennes ne permettent plus ces traditions familiales, encore moins des visites régulières, ses trois enfants viennent de moins en moins voir leur mère. Jamal, Mustapha et Malika préfèrent lui offrir un portable espérant ainsi rester en contact avec cette dernière.
Telle est en substance la trame du nouveau téléfilm du réalisateur Daoud Aoulad Syad : « Zman Kenza ». L’avant-première de cette comédie a eu lieu jeudi dans un palace à Casablanca en présence des principaux acteurs dont Fadila Benmoussa et Abdellah Ferkous, qui jouent les rôles respectifs de Kenza et Jamal.
«La pression psychologique que vivent les parents à l’orée de leur vie est telle que j’ai été touché par ce thème. On a fait ce film afin que les gens prennent conscience de cette tragédie et surtout ne tombent pas dans de tels travers très courants dans les sociétés occidentales», a confié à Libé Abdellah Ferkous.
A l’entendre, Maman Kenza n’est pas aussi dupe qu’on le croit. Pour cette mère, qui vit seule depuis le décès de son mari, ce desserrement des visites n’est nullement lié aux préoccupations quotidiennes de ses enfants, encore moins à l’éloignement géographique. La principale raison se trouve être ses belles-filles qui ne l’apprécient guère et de ce fait empêchent ses enfants de la voir.
La situation devient invivable pour les enfants pris par leurs foyers et le devoir envers leur mère qui tient à les voir tous les jours. Ne savant quoi faire face à cette situation, ses deux fils (Jamal et Mustapha) partent voir le frère de Kenza et lui expose leurs préoccupations. De cette rencontre, jaillit une idée inattendue: marier leur mère. L’idée qui paraît au départ saugrenue va pourtant faire son chemin. Tous vont alors s’y mettre pour dénicher le mari idéal pour Kenza. Un exercice qui va s’avérer au final pas aussi facile qu’ils l’auraient espérer. Des farces de castings seront même organisées avec le soutien des fameuses belles-filles, persuadées d’avoir trouvé enfin la solution qui leur permettrait de gardera leur époux auprès d’elles. Objectif : trouver au plus vite cet homme qui veillera un tant soit peu sur Kenza.
«Les acteurs de ce téléfilm et moi formons en quelque sorte une famille, au point que nous aimons souvent jouer ensemble. C’est, entre autres, pour cela que j’ai accepté de me retrouver une fois encore à leur côté dans cette comédie qui aborde un thème important : le devoir des enfants envers leurs parents », explique à Libé Fadila Benmoussa, très satisfaite d’avoir joué un rôle émouvant, « pour une tragédie bien réelle au Maroc. Surtout un drame pour les femmes, car il n’y a rien de plus dramatique que de voir des enfants se désintéresser de leur propre mère. J’espère que ce film va changer ce genre de mentalité. C’est un problème préoccupant à bien des égards», dit-elle.
Humour, dérision et agacement vont dès lors se succéder tout au long de cette comédie d’une heure et demie, servie par une pléiade d’acteurs avec Fadila Benmoussa, Abdellah Ferkous, Adnane Mouhejja, Meriam Ajeddou et Aziz El Bouzaoui. A leurs côtés, on retrouve les comédiens Abdeljebbar Louzir, Majda Aznag, Loubna Abidar et Ahmed Chehima.
«C’est évidement une joie que de jouer à Marrakech qui représente, en quelque sorte, le Maroc dans sa diversité. L’espace marrakchi est un cadre idéal pour lutter contre ce genre de phénomène et bien d’autres qui nuisent à notre société d’autant qu’on y retrouve tous les maux du Maroc», conclut Abdellah Ferkous.
Kenza est âgée de 60ans, elle vit toute seule après la mort de son mari. Ses trois fils sont mariés et ne s’occupent pas suffisamment de leur mère qui a besoin d’eux. Kenza croit fortement que c’est ses belles filles qui constituent un obstacle à la relation avec ses fils.
Interprétation: Fadila Benmoussa, Abdellah Ferkouss, Meriem Ajdou, Aziz Boudarbala, Abdeljabbar Lawzir.
Réalisation : Daoued wlad sayed
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