Tragédie à Fès : 19 Morts dans l’Effondrement de Deux Immeubles, Drame Évitable qui Secoue le Maroc

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Une Nuit d’Horreur dans la Capitale Spirituelle du Royaume

Deux immeubles résidentiels de quatre étages se sont effondrés dans la nuit du 9 au 10 décembre 2025 à Fès, la deuxième plus grande ville du Maroc, faisant 19 morts et 16 blessés graves. Selon l’agence de presse officielle marocaine, ces bâtiments abritaient huit familles entières, transformant un quartier animé en scène de chaos et de désespoir. Les secouristes poursuivent encore leurs fouilles sous les décombres, tandis que le voisinage a été évacué en urgence, laissant les habitants sous le choc face à ce bilan tragique.

Fès, célèbre pour sa médina classée au patrimoine mondial de l’UNESCO avec ses souks médiévaux et ses tanneries ancestrales, est aussi une ville marquée par la pauvreté urbaine et un bâti ancien souvent dégradé. Ce drame survient seulement sept mois après un autre effondrement en mai 2025 dans la même ville, qui avait tué 10 personnes et blessé sept autres dans un immeuble déjà condamné à l’évacuation. Les autorités locales n’ont pas encore précisé les causes exactes de cet incident – surcharge, vices de construction ou séisme mineur ? – mais les témoignages des survivants évoquent un craquement soudain suivi d’un nuage de poussière étouffant.

Contexte d’un Problème Structurel Profond

Le Maroc fait face à un fléau récurrent d’effondrements d’immeubles, particulièrement dans les centres historiques comme Fès, où les normes parasismiques et de construction sont rarement appliquées avec rigueur. Ces bâtiments multifamiliaux, héritage d’une urbanisation rapide et anarchique, cumulent vieillissement, surpopulation et absence d’entretien, aggravés par la pauvreté qui empêche les rénovations. À Fès, l’une des villes hôtes de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2030, cette tragédie met en lumière un contraste criant : des stades flambant neufs financés à coup de milliards, tandis que les services de base comme la santé, l’éducation et l’habitat restent défaillants.

Ce n’est pas un cas isolé. Au printemps 2025, les manifestations de la « Gen Z 212 » avaient déjà dénoncé ces inégalités criantes, réclamant des investissements prioritaires dans les infrastructures vitales plutôt que dans les méga-événements sportifs. Les protestataires, jeunes surtout, avaient pointé du doigt l’hôpital Hassan-II d’Agadir comme symbole d’un système public à bout de souffle, avec des morts en maternité et un accès limité à l’eau potable en zones rurales. Aujourd’hui, l’effondrement de Fès ravive cette colère latente, les habitants interrogés par la presse locale déplorant un « drame évitable » lié à la négligence des autorités.

Réactions Immédiates et Enjeux Nationaux

Les secours, mobilisés dès les premières heures, ont transporté les 16 blessés vers l’hôpital le plus proche, où les équipes médicales luttent contre l’afflux. Le ministère de l’Intérieur a annoncé une enquête approfondie, promettant des sanctions contre les responsables potentiels, qu’il s’agisse de promoteurs véreux ou d’urbanistes laxistes. Le roi Mohammed VI, soucieux de son image auprès de la jeunesse, pourrait intervenir personnellement, comme il l’a fait lors des sécheresses ou des séismes passés, pour accélérer les aides aux familles sinistrées.

Sur les réseaux sociaux, #FèsEffondrement est devenu viral, avec des milliers de Marocains exprimant leur deuil et leur exaspération. Des ONG comme Human Rights Watch rappellent que ces catastrophes s’inscrivent dans un contexte de fractures territoriales : zones rurales oubliées, villes surpeuplées sans maintenance. À l’approche de la CAN et du Mondial 2030, ce drame interroge la priorisation budgétaire du gouvernement d’Aziz Akhannouch, accusé de privilégier le prestige international au détriment du quotidien des citoyens.

Perspectives et Leçons à Tirer

Pour éviter de nouveaux drames, des experts appellent à un audit national des bâtiments à risque, financé par les économies des projets pharaoniques. Des initiatives locales émergent déjà : associations de quartier collectant des dons pour les orphelins et veuves de Fès. Ce second effondrement en un an à Fès sonne comme un appel urgent à la réforme, alors que le Maroc prépare ses grands rendez-vous sportifs mondiaux.

La tragédie révèle les failles d’un pays en pleine mutation économique, entre ambitions globales et réalités sociales brutales. Les familles endeuillées attendent justice et reconstruction rapide, tandis que Fès pleure ses disparus sous un ciel d’hiver chargé de nuages.

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