CAN 2025 : Casablanca se transforme en capitale africaine du football

À la veille du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, le Maroc s’apprête à vivre l’un des plus grands rendez-vous sportifs de son histoire récente, avec Casablanca au cœur du dispositif. Ville économique du Royaume, métropole bouillonnante et carrefour culturel, Casablanca se réinvente pour accueillir des dizaines de milliers de supporters africains et internationaux venus vivre une CAN annoncée comme la plus moderne jamais organisée.

Le tournoi débute ce dimanche 21 décembre avec un match d’ouverture très attendu entre le pays hôte, le Maroc, et les Comores, symbole d’une compétition à la fois sportive et populaire. Les Lions de l’Atlas, en quête d’un titre continental qui leur échappe depuis 1976, abordent cette CAN à domicile avec un statut de favori assumé, aux côtés d’autres grandes sélections comme le Sénégal, champion en 2022.

Des infrastructures casablancaises remises à niveau

Pour être à la hauteur de cet événement continental, Casablanca a connu, ces derniers mois, une accélération sans précédent de la modernisation de ses infrastructures sportives et urbaines. Les travaux ont concerné plusieurs stades, dont celui dédié à la compétition, mis aux normes internationales et doté de nouveaux dispositifs de sécurité, de contrôle d’accès et de gestion des flux de spectateurs.

Les autorités ont également mis l’accent sur la mobilité, nerf de la guerre lors des grands événements sportifs. Le renforcement du réseau de transport public, avec une meilleure articulation entre tramway, bus et axes routiers, doit permettre aux supporters de rallier facilement les stades et les fan zones. Une attention particulière a été portée à la signalétique et à l’accueil des visiteurs étrangers, avec des informations multilingues et des équipes de volontaires mobilisées dans les principaux points névralgiques de la ville.

Au-delà des stades, c’est tout un écosystème urbain qui a été adapté : amélioration des abords, réaménagement de certaines places publiques, renforcement de l’éclairage et des dispositifs de sécurité dans les zones à forte affluence. Casablanca veut ainsi offrir un visage à la fois moderne, sécurisé et festif aux visiteurs comme aux habitants.

Fan zones, écrans géants et ambiance non-stop

L’un des éléments les plus visibles de cette transformation est la mise en place de nombreuses fan zones réparties dans différents quartiers de la métropole. Ces espaces dédiés à la diffusion des matchs sur écrans géants sont conçus comme de véritables lieux de vie, où se mêlent animations sportives, concerts, stands de restauration, espaces pour familles et zones partenaires.

Les fan zones ont un double objectif : désengorger les stades tout en permettant au plus grand nombre de vivre la CAN dans une ambiance collective. Elles devraient aussi dynamiser le tissu économique local, en générant des opportunités pour les restaurateurs, les commerçants et les acteurs de l’événementiel. Pour Casablanca, l’enjeu est autant économique qu’image : montrer une ville capable d’organiser un événement d’envergure internationale en misant sur la convivialité et l’inclusion.

Les autorités locales annoncent par ailleurs un dispositif de sécurité renforcé autour des stades, des fan zones et des grands axes de circulation, afin d’encadrer les flux de supporters et de prévenir tout incident. La CAN est envisagée comme une fête populaire, mais aussi comme un test grandeur nature de la capacité du Maroc à garantir un haut niveau de sécurité lors des grandes manifestations sportives.

Le Maroc en vitrine, Casablanca en locomotive

Si la CAN 2025 se joue dans six villes – Casablanca, Tanger, Marrakech, Rabat, Agadir et Fès – c’est bien Casablanca qui concentre l’essentiel du dispositif, avec un rôle de vitrine pour le Royaume. Neuf stades modernisés au niveau national accueilleront les différentes rencontres, mais la métropole se distingue par sa capacité hôtelière, ses infrastructures de transport et son attractivité économique, qui la placent en locomotive de cette édition.

Pour le Maroc, l’enjeu dépasse largement le cadre sportif. Le pays veut capitaliser sur la CAN pour consolider son positionnement comme destination touristique et hub régional, en mettant en avant la qualité de ses infrastructures, sa stabilité et son hospitalité. Les retombées attendues touchent le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, mais aussi l’image du Royaume auprès des investisseurs étrangers et des instances sportives internationales.

Cette CAN 2025 s’inscrit aussi dans une dynamique plus large de montée en puissance du football marocain, portée par les récents succès de la sélection nationale, notamment son parcours historique en Coupe du monde. À domicile, les Lions de l’Atlas apparaissent plus que jamais investis d’une mission : transformer l’engouement populaire en titre continental, dans des stades acquis à leur cause.

Une fête du football sous haute attente populaire

L’attente est forte dans tout le pays, et Casablanca cristallise une partie de cette ferveur. Pour beaucoup de Marocains, cette CAN à la maison représente l’occasion de vivre, enfin, un sacre continental après des décennies de frustration. Les supporters espèrent que l’effet du public, combiné à l’expérience et au talent de l’effectif actuel, permettra au Maroc de rompre avec un passé fait de désillusions et de rendez-vous manqués.

L’arrivée progressive des sélections africaines, dont certaines stars du football continental, anime déjà les rues, les hôtels et les centres d’entraînement. Les réseaux sociaux se remplissent de vidéos de supporters, de contenus promotionnels et de scènes de liesse autour des couleurs nationales. Pour Casablanca, chaque match sera un test d’organisation, mais aussi un moment d’unité et de célébration.

Au-delà de l’événement, cette CAN 2025 pourrait laisser un héritage durable : infrastructures modernisées, montée en compétence des acteurs locaux de l’événementiel, renforcement de l’image de Casablanca comme grande métropole sportive. En misant sur une organisation ambitieuse et une mobilisation populaire massive, le Maroc espère faire de cette édition un tournant historique pour le football national et pour son rayonnement en Afrique.