Ce que l’on sait de l’attentat commis à Nice

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Le président de la République, François Hollande, a évoqué « une attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié », après l’attaque commise par un homme au volant d’un camion, jeudi 14 juillet dans la soirée, à Nice, durant la célébration de la Fête nationale. Un deuil national de trois jours a été décrété les 16, 17 et 18 juillet.

Selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur, 84 personnes ont trouvé la mort, dont plusieurs enfants. Au total, 188 patients ont été pris en charge dans les établissements de santé des Alpes-Maritimes. Quarante-huit sont en urgence absolue, dont 25 en réanimation.

La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête jeudi soir pour« assassinats et tentatives d’assassinats en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Lors d’une allocution télévisée, vendredi matin, vers 3 h 45, le chef de l’Etat a annoncé la prolongation de l’état d’urgence, qui devait s’achever le 26 juillet, pour trois mois supplémentaires, un renforcement de l’opération Sentinelle de surveillance des lieux publics et sensibles par l’armée, et l’appel à la réserve opérationnelle.

  • Comment l’attaque a-t-elle été commise ?

Vers 23 heures, environ 30 000 personnes selon la mairie de Nice s’étaient rassemblées sur la très populaire promenade des Anglais, à Nice, pour les traditionnelles festivités du 14-Juillet. Le feu d’artifice venait de s’achever quand un camion blanc a foncé dans la foule, renversant les barrières de sécurité. De l’hôpital Lenval jusqu’à l’Hôtel Westminster, sur une distance de 1 700 mètres, il a renversé les personnes se trouvant sur son chemin.

« Il y a eu des coups de feu et le chauffeur a été abattu », a raconté le sous-préfet des Alpes-Maritimes, Sébastien Humbert. Selon nos informations, il a été abattu par deux gardiens de la paix de la BST (brigade spécialisée de terrain). La préfecture a immédiatement demandé aux habitants de rester cloîtrés chez eux et mis en place un important périmètre de sécurité à proximité de l’attaque, autour de la place Masséna. Vendredi matin, elle a annoncé la fermeture de la promenade« pour une durée indéterminée ».

Aucune prise d’otage n’a suivi l’attaque, a déclaré Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l’intérieur, infirmant de nombreuses rumeurs qui ont suivi l’attentat. « Des investigations sont menées à l’heure actuelle pour savoir si l’individu a agi seul, ou s’il a des complices qui auraient pris la fuite, raison pour laquelle il est préférable que les gens restent chez eux », a-t-il poursuivi.

  • Qui est le conducteur du camion ?

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Le conducteur du camion, auteur de l’attentat, a été formellement identifié. Il s’agit de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, ressortissant tunisien de 31 ans. Selon les informations du Monde, il était conducteur de poids lourd et avait récemment été interpellé pour une bagarre suite à un contentieux routier.

Armé d’un 7.65, il disposait également, dans le camion, d’un pistolet en plastique et de deux armes longues en plastique, ainsi qu’une grenade dite « inactive ».

Il habiterait les quartiers Nord de Nice, où des perquisitions étaient en cours vendredi matin, selon l’Agence France-Presse (AFP).

A-t-il tiré avant d’être abattu ?

Selon des sources proches de l’enquête citées par l’AFP, le conducteur du camion a tiré à plusieurs reprises avec un pistolet avant d’être abattu par la police.

« Au moment où il a été abattu par les policiers, il avait fait feu plusieurs fois », a également fait savoir, vendredi matin, Christian Estrosi. Selon Laurent Laubry, responsable du syndicat de police Alliance dans les Alpes-Maritimes, « il y a eu des échanges de tirs ».

Le conducteur aurait pu faire usage d’un pistolet 7.65 tandis que des images montraient le pare-brise du camion criblé d’impacts de balles. A l’intérieur, des grenades non amorcées et des armes factices ont été découvertes.

  • Combien y a-t-il de victimes ?

Selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur, 84 personnes ont trouvé la mort, dont plusieurs enfants. Au total, 188 patients ont été pris en charge dans les établissements de santé des Alpes-Maritimes. Quarante-huit sont en urgence absolue, dont 25 en réanimation.

Une cinquantaine d’enfants ont été hospitalisés à la Fondation Lenval, hôpital pédiatrique de Nice, et deux d’entre eux y sont morts vendredi matin au cours d’interventions chirurgicales. « D’autres sont encore entre la vie et la mort », a précisé vendredi peu avant midi la responsable de la communication de l’hôpital.

Selon un médecin du CHU de Nice interrogé par Le Monde, « les urgentistes sur site étaient choqués. Ils ont assisté à des scènes de carnage. Quand on voit arriver autant de patients avec des blessures graves, des lésions délabrantes, de manière très rapprochée, cela évoque une scène de guerre ». Le médecin a précisé que les principales blessures sont des écrasements, des chocs directs, des lésions des membres, du bassin et du crâne.

  • S’agit-il d’une attaque terroriste ?

Lors de son allocution, vendredi à 3 h 45, François Hollande a assuré : « C’est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste. » Le parquet de Paris, qui a une compétence nationale pour le terrorisme, s’est saisi dans la soirée comme il en a la possibilité. Les investigations ont été confiées aux enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). La cellule de crise de la section antiterroriste du parquet a été activée. Le plan Vigipirate a été porté au niveau « alerte attentat » dans le département des Alpes-Maritimes.

L’enquête devra notamment déterminer comment le poids lourd a pu pénétrer sur la promenade des Anglais, fermée à la circulation et ultrasécurisée pour la Fête nationale.

Aucune revendication, notamment provenant de l’organisation Etat islamique (EI), n’a été publiée. Le mode opératoire correspond toutefois aux appels lancés à plusieurs reprises par l’organisation terroriste.

A l’issue d’un conseil de défense réuni vendredi matin à l’Elysée autour du chef de l’Etat, le premier ministre Manuel Valls a annoncé qu’un deuil national de trois jours avait été décidé, les 16, 17 et 18 juillet. Il a précisé que le projet de loi permettant la prorogation de l’état d’urgence pour trois mois supplémentaires serait présenté en conseil des ministres mardi puis examiné par le Parlement mercredi et jeudi prochain.

 

Source:lemonde.fr

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